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Soufre

Soufre
Le texte à pirater.
Le zine à brûler.

Une femme, âgée, pas suffisamment pour disparaître dans les ruines. La femme, âgée, pas suffisamment pour s’évaporer en une quelconque corruption, est la femme jaunie par les luttes. Luttes intestines sur une terre ocre. Ceux qui végètent encore se vêtent des fluorescences du ciel. Effondrement du ciel. Des amas de bombes endormies. Au centre des feuilles jaunes. Phosphorescence des jaunes. Des feuilles comme des gilets. Elle se roule en boule sur le ciel effondré. Elle roule. S’enroule sur les gilets. Sont-ce encore les gilets des morts ? Flavescence suspecte des potences dressées pour suspects à même le béton armé. Béton l’effondré. Petit jour jaune des exécutions. Il n’y a personne pour répondre à sa question. Il n’y a personne pour répéter sa question. Personne ne résonne contre le grondement qui sort de ses entrailles. La question unique. Jaunie. Personne depuis suffisamment longtemps pour que la question s’emmêle à la langue parmi l’aura fauve de ses spectres. Elle roule. S’enroule. Se fait boule. S’efface. Végète. Végétation des ors. Femme-boule, femme-saure, terrier du ciel, toxique d’aube. Il n’y a plus d’aube. Le ciel effondré demeure le petit jour jaune des exécutions. Sans heure. Des gilets et des ors. Une femme-boule, femme-saure qui végète. Des contre-spectres s’échappent des bombes. Poursuivent d’autres spectres. La jaunisse des spectres. La femme-boule, femme-saure végète contre les spectres. Des coups s’éboulent. Ça s’éboule depuis les masques des contre-spectres. Des contre-spectres plus mâles que l’ogive qui plus mâle murmura au ciel son effondrement. Avec des masques, avec des dents-lames, avec des griffes-simulacres. Simulation d’ombres. Avec des masques, avec des yeux-vitres, avec des pupilles-mercures. Et tout le goudron du ciel pour siffler l’effondrement. Avec des masques, avec des bouches-filtres, avec des gorges-soupapes. Louvoiements jusqu’à l’explosion. Les masques des contre-spectres avancent et grognent. Avancent parce qu’ils grognent. Grognent parce qu’ils sentent le sang jaune. Ambre ou pisse. Ils goûtent les fleuves de sang jaune. L’ambre ou la pisse qui s’écoule au cœur des ruines. Ça grogne à broyer. Poussières d’ouvrière. D’ors et d’ombres. Avec des matraques avec des écailles plus aiguisées que les dents-lames de leurs masques. Avec des matraques avec des métaux plus rigides que les gonfalons de leur milice. Avec des matraques avec des mouvements plus fluides que la pisse qui parcourt le monde. Offrande des cicatrices. Les spectres jaunis ne laissent pas le temps à la cicatrice de cicatriser. L’antécrise. Souvenir des effondrements. Et les contre-spectres pissent sur leur victime. La femme-boule, femme-saure à leurs pieds. Piétinée. Contre-spectres mâles. Avec des masques et avec des matraques. Avec ils avancent. Grognent. Frappent. Piétinent. S’éboulent sur la femme, âgée, pas suffisamment pour humer la corruption ou l’extase. Son humeur jaune qui emplit l’histoire des ruines. Aucune cicatrice.